Bas-relief d’une Vénus. Cette sculpture, recréée, orne une maison gallo-romaine (domus) de l’ancienne ville d’Aregenua.
La Gaule soumise, une période de 300 ans de paix s’ouvre pour elle. La romanisation transfigure la région. On construit les premières villes : Rotomagus (qui deviendra Rouen), Augustodurum (la future Bayeux), Juliabona (Lillebonne), Noviomagus (Lisieux), Aregenua (Vieux, près de Caen), Mediolanum (Evreux), Legedia (Avranches)… Ce sont les capitales de cité qui servent de relais à l’administration romaine. Leur organisation politique se calque sur Rome.
Se développe aussi tout un réseau d’agglomérations secondaires devenues aujourd’hui de petites villes : Breviodurum (Brionne), Caracotinum (Harfleur), Augusta (Eu) … Les empereurs puis les notables gallo-romains dotent ces premiers foyers urbains d’une parure monumentale : théâtres, thermes, amphithéâtres, temples… De longues routes rectilignes (les fameuses voies romaines) relient les grands carrefours.
L’empreinte romaine s’étend jusqu’aux campagnes. Les grandes propriétaires terriens vivent dans des villas cossues. A l’intérieur, des pièces ornées de marbres, de mosaïques ou de panneaux peints, sont parfois chauffées sur hypocauste (villas de la Petite Houssaye dans la forêt de Brotonne, de Vieux-Rouen-sur-Bresle, de Saint-Aubin-sur-Mer…). De grands sanctuaires tels que ceux du Vieil-Evreux (Eure) et de Berthouville (Eure) attestent de l’acculturation romaine jusque dans le domaine religieux.
A quel dieu se vouer ?
Les Romains, comme les Gaulois, avaient plusieurs dieux. Plutôt tolérants, les occupants n’ont pas imposé leur religion aux autochtones. Mais le culte aux divinités romaines telle Mercure ou Jupiter a fini par s’implanter. De plus, certains dieux gaulois ont été peu à peu « romanisés », c’est-à-dire qu’ils furent assimilés aux dieux romains. Devant les temples, les Gallo-Romains sacrifiaient des animaux ou laissaient des offrandes (statuettes, vases, vaisselles…).
Un monument original : les thermes
L’influence du mode de vie romain entraîna l’édification de bâtiments jusque là inconnus en Gaule. Par exemple, les thermes. Ils sont à la base des lieux d’hygiène. Hommes et femmes venaient y suer mais aussi y frissonner car il y avait aussi bien des salles froides que des salles chaudes. Les piscines qui occupaient certaines pièces suivaient les mêmes contrastes de température. En fait, aux yeux des Romains, les chocs thermiques étaient reconnus bon pour la santé.
